jeudi 4 janvier 2018

The Daevabad Trilogy, book 1: The City of Brass de S.A. Chakraborty






Année de sortie : 2017
Éditeur : Harper Voyager
Nombre de pages : 544
Genre : Fantasy





Mon avis

Une belle découverte que cette lecture choisi au hasard parmi les sorties de fin d'année 2017 !

Mahri est une arnaqueuse et vit dans les ruelles sombres du Caire du 18ième siècle. Elle piège les crédules superstitieux en jouant sur leurs croyances. Elle n'est pas motivée par l'argent, mais plus par sa propre survie vu qu'elle a grandit depuis toujours dans la rue et en a appris l’égoïsme nécessaire (personne ne prendra soin d'elle à sa place).
Mais Nahri a des secrets. Le premier étant qu'elle peut ressentir la santé des autres personnes et les guérir si elle le souhaite, secret qu'elle garde bien caché. Le second est qu'elle comprend toutes les langues et qu'elle en parle même une que personne n'a jamais reconnu.

Lors d'une cérémonie qu'elle organise pour exorciser une jeune fille qui serait possédée par un démon, elle utilise sa propre langue pour rendre la cérémonie plus mystérieuse en espérant que ses clients la recommande à leurs amis. Ce qu'elle ne s'attendait pas, c'est que l'enfant soit réellement possédée et que ses paroles appellent à elle un Djinn ...
La voila donc embarqué dans une quête pour essayer de retrouver son histoire et l'explication derrière ses mystérieux pouvoirs au coté de Dara, un Daeva brisé qui a plus ou moins perdu la mémoire mais qui tient vraiment à la mener à Daevabad, la capitale des Djinns, Daevas ou Ifrits (trois appellations pour la même race, suivant leur faction historiquement), car ses pouvoirs n'ont rien à faire au milieu des autres humains.

Ma première peur quand j'ai ouvert le livre était qu'il soit pour un public plus jeune que ce que j'apprécie habituellement. Mais en fait pas du tout, on est la totalement dans de la fantasy pour adultes que ça soit dans son le rythme, ses personnages ou la complexité de l'intrigue globale.

En plus de Nahri nous suivons aussi un second personnage principal, à savoir Ali ou plutôt le Prince Alizayd.
Il est le second fils vivant du roi de Daevabad. Il a été élevé à la citadelle pour devenir le premier ministre de son frère lorsque celui ci prendra le trône et en attendant il fait office de ministre de la sécurité de son père.
La partie d'Ali est essentiellement politique. Le jeune homme se retrouve au milieu d'une toile enchevêtrée de complots et desseins politiques bien complexes car il a de bonnes intentions et veut corriger ce qu'il pense être une grosse injustice en finançant secrètement les shafits, qui est le terme désignant les être mi-djinn, mi humains. Ils sont considérés comme des moins que rien, n'ont le choix qu'entre devenir des esclaves pour les autres daevas ou mourir de faim car ils possèdent des pouvoirs et ne peuvent donc pas quitter la ville ni travailler indépendamment. Ce fait va conduire Ali à plein de complications car la politique de son père va totalement à son encontre et il va vite se rendre compte qu'il risque bien plus que juste sa vie la dessus. 

Difficile de vous expliquer vraiment la situation en quelques lignes car on est vraiment ici sur une intrigue bien complexe aussi bien sur le coté politique que sur les mystères du passé et de qui est vraiment Nahri et de comment elle c'est retrouvé au Caire.
Mais je peux vous dire une chose, c'est que je l'ai trouvé vraiment très intéressante. J'ai aimé sa complexité, la façon dont on en apprend les détails qui éclairent tout vraiment petit à petit et jusqu'à la fin. On a l'impression qu'on est toujours en train d'en apprendre plus et les détails s'ajoutent à la situation de base la rendant plus nuancée, c'est vraiment très prenant. On a aussi le droit à pas mal de retournements de situations dans le genre que j'adore. Et on se pose tout du long tellement de questions sur la position de chaque personnage secondaire et à qui nos personnages doivent faire confiance, c'était vraiment bien fait.
Je me suis vraiment prise au jeu et j'ai lu ce tome quasiment d'une traite tellement il m'a plu.

En fait de toute l'histoire mon seul regret est la trop stricte séparation des histoires de Nahri et Ali. Au final j'aurais bien aimé avoir une partie ou Nahri se mêle à la politique concernant les shafits de la ville vu que ça la concerne directement (étant une shafit elle même) mais en fait non. En fait elle n'en entend même pas parler durant le tome et donc toute sa partie se concentre sur sa propre place dans le bouillon de culture qu'est la cour et la politique à Daevabad. Disons que pour moi c'est un peu un potentiel gâché pour l'instant même si je suis d'accord pour dire que ça aurait pu vraiment rendre la situation bien plus compliqué qu'elle ne l'est déjà pour l'instant (et qui sait, ça se produira peut être dans les tomes suivants).

Les deux personnages qu'on suis sont vraiment très différents, autant Nahri est assez dure et égoïste, et ne prend pas de pincettes, autant Ali est plus naïf et doux derrière sa façade militaire qui n'exprime jamais ses sentiments en public. Derrière ses erreurs on fini par voir émerger un personnage avec plein de potentiel. Ils sont tous très complexe finalement et évoluent vraiment durant tout le tome

Les personnages secondaires ne sont pas en reste, surtout Dara le djinn mystérieux et brisé. On a un peu de mal à comprendre son histoire au début, comment il s’intègre dans la globalité et surtout finalement de quel coté il est vraiment. Mais justement ça participe à son mystère et plus on se pose de questions sur lui, plus on devient fasciné par le personnage. On a déjà eu pas mal de révélations concernant son personnage dans ce tome mais je pense qu'on n'est encore qu'au tout début et qu'on a encore pas mal à apprendre le concernant.

Pour ce qui est de l'ambiance, elle est vraiment réussi. Le world building fait totalement parti de l'intrigue et donc pour l'instant on n'en a qu'une image parcellaire et il y a encore pas mal de chose à découvrir dedans. On est plongé dans un monde des milles et une nuits totalement magique et qui prend véritablement vie dedans nos yeux.
De plus le rythme est vraiment bien adapté. On a du début assez lent ou on découvre le monde et petit à petit tout s'accélère et je ne pouvais plus lâcher le livre.

J'ai été époustouflée par la fin. On n'a pas de cliffhanger mais en même temps on a tellement de révélations importantes que je pense que je me serais jetée sur le tome suivant directement si il était sorti.

Pour finir dans le concret et terre à terre je dirais que cette intrigue est vraiment l'héritière des romans d’aventure à l'ancienne et de la fantasy classique et donc si on l’analyse elle est assez classique si ce n'est l'originalité des références et des lieux de l'action mais elle reste vraiment très solide et j'ai pris un plaisir fou à la découvrir.

17/20

6 commentaires:

  1. Et ben... Ça donne vraiment envie, tout ça ! J'espère que ça va être traduit en français !

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    1. j'espère aussi, même si je ne vois pas trop à l'heure actuelle quelle maison d'édition pourrait le faire. Ca m'étonnerais pour Bragelonne vu qu'ils ont déjà Sharakhai sur le même thème oriental :/
      On croise les doigts !

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  2. Hé! Bien!
    C'est vrai que j'avais noté d'un oeil curieux mais guère plus ce roman. J'avais aussi des craintes quant au public cible et sur l'originalité. Finalement après ta critique, j'ai bien envie de me le prendre également.
    Merci!

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    1. En dehors des thèmes généraux classiques à la fantasy (on suis un prince qui veut aider les nécessiteux ...) j'ai trouvé l'ensemble quand même assez original mine de rien et j'ai vraiment bien aimé l'ensemble ^^

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  3. Un immense respect pour avoir lu ce pavé en VO ! Avec un world-building aussi charnu cela n'a pas dû être de la tarte !

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    1. C'était une belle réussite en tout cas, j'aime ce genre de worldbuilding, complexe et fouillés :)

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