vendredi 2 novembre 2018

Dernières fleurs avant la fin du monde de Nicolas Cartelet







Année de sortie : 2018
Éditeur : Mü
Nombre de pages : 192
Genre : Science-Fiction




Mon avis

Un roman court apocalyptique qui à pour fond une peur d'actualité. Très juste dans son analyse de l'humain pris dans une fin du monde, il m'a pourtant manqué quelque chose pour vraiment le faire ressortir parmi plein d'autres du même genre. 


Depuis que les abeilles ont disparu un nouveau travail est apparu : pollinisateur. Albert, ouvrier agricole, est le chef d'une petite équipe de pollinisateurs qui passe jour après jour dans des rangées d'arbres fruitiers avec une perche et une boite de pollen, donnant vie à chaque fleur. Ils ne sont pas payés en argent, mais en pommes de terre.
Puis arrive la rumeur : les champs de pomme de terre sont malade, le mildiou est arrivé. Dans ce futur sombre et plein de poussière tout commence à s’effondrer pour Albert et ses collègues ...


L'idée d'un futur sans abeilles est évidemment d'actualité, du coup j'étais curieuse de voir ou cette réflexion pourrait nous entrainer. Et c'est la que j'ai été déçue parce qu'au final en dehors du background cet élément n'a finalement pas vraiment d'importance en lui même dans l'histoire. Ce n'est juste que le point de départ de la déchéance qui fait lentement tomber la société moderne.

La vie du protagoniste principal est terne et ennuyeuse, tous les jours la même routine, épuisante, et pour quoi au final? Vivre dans une boite de béton à peine digne d'un poulailler, sans électricité sauf quelques minutes par jour pour faire chauffer l'eau pour les patates. Les relations humains sont aussi réduites au stricte minimum, il n'y a guère d'espoir que tout aille mieux un jour. Albert est marié mais sa femme et lui ne communiquent plus et finalement il ne sait plus rien d'elle. Il vit dans une bulle et ne se préoccupe plus du tout du reste.

Dans ce genre de contexte les seules nouvelles de l’extérieur sont répandues par rumeur. Du coup une rumeur équivaut à la vérité, il n'y a plus rien d'autre à quoi se fier. Mais évidemment c'est dangereux car les informations sont sujettes au bouche à oreille et sont souvent manipulée, incomplètes ou fausses.

Au final cette population sans culture, sans éducation, sans espoir est une poudrière ou la violence peut éclater à tout moment. Elle n'est refrénée que par la très stricte police que possède la plantation, qui est en fait leur monde vu qu'il n'y a plein rien d'autre autour, ainsi que par la peur de perdre son boulot et donc sa vie, son avenir.

Le récit ce concentre bien plus sur Albert et ses petits problèmes que sur le contexte général. D'un coté je compatit et j'aurais surement souvent eu les même réactions que lui dans ce genre de situation. Mais d'un autre coté je ne peux pas m’empêcher de le trouver vraiment très égoïste ce qui ne m'a pas vraiment poussé à l'apprécier et a vouloir savoir comment il allait s'en sortir. C'est un personnage plein de failles, très humain au final.

Puis Albert  redécouvre l'espoir, la joie de vivre, le contact humain. On le voit se réveiller, ouvrir les yeux. A partir de ce moment la on se rend bien compte que tout ce qui arrive à la plantation et dans son ancienne vie n'est plus du tout important pour lui. Il va se raccrocher à cette branche jusqu'au bout quoi qu'il arrive, au détriment de tout ce qui était central dans son ancienne vie, sans aucune pitié.


Du coup j'en ressort un peu mitigée.

Je suis déçue que le thème des abeilles ne soit finalement que le point de départ. Je me rend compte que l'histoire en elle même aurait très bien pu se dérouler dans un tout autre contexte apocalyptique (ou pas, finalement) sans que ça ne change le personnage ou le final. Et c'est dommage. Je trouve que ça manquait un peu d’envergure à ce niveau la.

L'histoire m'a aussi laissé de marbre humainement parlant. Je ne me suis pas du tout attaché à Albert que j'ai trouvé bien trop égoïste et autocentré et j'ai terminé ce court récit sans vraiment être ébranlée ou le comprendre.

Par contre j'avoue que ce sont des thèmes forts, qu'on peut en tirer pas mal de leçons, d'analyses. Sur ce point ci c'était vraiment bien fait, rien à dire, même si ça reste assez classique dans le genre.



15/20


Livre lu en SP dans le cadre du Prix Littéraire Sirius SF.

8 commentaires:

  1. Nope, un essai sur fond apo, pas pour moi

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    1. C'est sur, je pense que tu risque d'avoir le même avis que moi sur certains points.

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  2. D'accord avec toi, les abeilles ne sont pas au centre du roman mais c'est un élément essentiel à l'univers.
    Si tu veux lire un livre dans le même style, je te conseille celui de Maja Lunde : Une histoire des abeilles

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  3. Le sang des fleurs aussi, pour compléter le conseil de yogo.
    Ces dernières fleurs m'ont laissé aussi un goût mitigé. Comme toi, pas assez d'abeilles.
    Sinon, pour Albert, il est le reflet de l'individualise de notre époque. La société n'existe plus, juste l'individu...

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    1. Il me semble que je l'avais vu passer celui ci :P (le nom me dit quelque chose)
      Je suis tout à fait d'accord avec toi sur Albert.

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  4. Je reste intriguée malgré ton avis mitigé. Peut-être un jour...

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    1. Si tu es sensible aux thèmes ça peut très bien marcher avec toi :)

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