jeudi 29 mars 2018

Guns of the Dawn de Adrian Tchaikovsky






Année de sortie : 2018
Éditeur : Tor Books
Nombre de pages : 658
Genre : Fantasy





Mon avis

Un roman vraiment très intéressant et une de mes meilleures lectures depuis le début de l'année malgré quelques longueurs.

Emily Marchwic est une jeune aristocrate. D'un caractère fort, elle tombe toujours en désaccord avec le gouverneur local qu'elle tient responsable du suicide de son père. Puis vient la guerre. Au début seuls les volontaires sont encouragés à s'y rendre et on compte bien sur les mages de guerre du roi pour remporter des batailles décisives. Mais à mesure que les combats s'intensifient c'est tous les hommes de 15 à 50 ans qui doivent aller sur le front. La famille Marchwic envoie donc son chef de famille, le mari de la sœur ainée d'Emily, ainsi que son plus jeune frère, de 15 ans tout juste. 

Les femmes sont bien obligé de reprendre les travaux des hommes et deviennent des chefs de famille. La famille Marchwic s'en sors plus ou moins bien, aidés justement par le gouverneur. Jusqu'au jour ou deux mauvaises nouvelles arrivent : leur petit frère est décédé ... et une femme par foyer doit à son tour partir à la guerre.
Emporté par la tristesse de son deuil, c'est Emily qui décide de s'y rendre. Et l'expérience de la guerre, brutale, va drôlement la changer ...
*****

La première chose qui m'a vraiment frappé dans ce roman, surtout dans la première partie donc, c'est que pour moi l'ambiance, ainsi que les thèmes et certains des personnages avaient vraiment pas mal de ressemblances avec Autant en emporte le vent (le film). On est exactement dans le même contexte (des femmes avant, pendant et après la guerre ...), dans le même type d'époque (guerre de sécession, technologiquement et visuellement), et dans un pays qui à le même climat que le sud des États Unis.
On est aussi du coté de ceux qui combattent pour leurs privilèges contre ceux qui sont plus pour la démocratie, du coté des perdants et de ceux qui n'ont pas la technologie pour eux et on traite aussi de l'après guerre et de ses conséquences pour les perdants.
Les parallèles sont vraiment très nombreux et j'y reviendrais quand je parlerais plus en détail des personnages.

Pourtant malgré tout, on ne peut pas non plus dire qu'on est sur une ré-écriture. Déjà parce que le personnage principal, Emily, ici n'a absolument rien d'une Scarlett. Et en plus, dés le moment ou elle part en guerre on prend vraiment un virage qui différencie totalement les deux. Et finalement si le coté romance existe dans le live, et est sur les même thèmes que le film (le fait de ne jamais être en phase avec celui qui nous aime) il est très loin d'être aussi important que dans le film niveau place prise dans l'histoire. Ce qui au final donne une histoire très différente et traite de sujets comme les traumatismes de guerre ou l’héroïsme qui étaient totalement absents du film.
*****

On est vraiment dans une histoire portée par un personnage fort, Emily. C'est une femme au sens pratique fort, tout en étant très fière et déterminée. Elle privilégie toujours la logique et l’intérêt de tous aux superstitions ou à ses privilèges. Elle n'hésite pas non plus à chercher elle même la confrontation, même si c'est mal vu dans la région. D'ailleurs ce point de caractère particulier fait qu'elle a quasiment perdu tout espoir de trouver un jour un mari car plus personne ne semble intéressé par elle. Et ça l'arrange bien car elle ne se voit pas reléguée au second rôle.

Mais Emily ne prend pas toute la place, les personnages secondaires sont aussi bien fait et leurs personnalités peintes dans une gamme tout en nuance.  Il n'y en a pas deux qui se ressemblent, aucun qui reste neutre, et il suffit des fois de quelques mots pour rendre un personnage totalement unique. 

Parmi eux je dois dire que j'ai adoré Mr. Northway, le gouverneur. La par contre on ne peux que voir la ressemblance avec Rhett Butler. Il est cynique, sombre et toujours habillé en noir. Il est séduit par la forte personnalité d'Emily plus que par son physique et il est tout à fait inconventionnel. C'est un homme qui sait utiliser son pouvoir pour obtenir ce qu'il veut, même si c'est de façon illégale. D'un coté il a autant de sens pratique qu'Emily. Les deux sont toujours dans la confrontation, du début à la fin.

Il y a aussi le "club des survivants" que rencontre Emily sur le font (si tu meurs, tu en est banni, haha) et qui deviennent ses amis dont j'ai vraiment apprécié les membres et leurs différentes personnalités parmi lesquelles le beau-frère d'Emily, un jeune mage de guerre très dévoué à sa cause et un éclaireur atypique. 
Et les sœurs d'Emily qui m'ont bien fait rire à certains moments. Du point de vue des personnages, on est vraiment gâté.
*****

Comme je l'ai dis précédemment on est dans une période de type guerre de sécession. Les combattants utilisent des fusils, ainsi que des grenades et des canons. L'ennemi profite d'avancées technologiques alors que le camp d'Emily lui se repose au début sur une armée de métier bien formée à l'ancienne, à cheval, ainsi que de mages, avant de devoir faire aussi appel à des gens du commun.

Emily se retrouve sur un font qui est dans un marécage et j'ai trouvé l'atmosphère de tout ce passage vraiment bien faite. On sentait presque la chaleur, les insectes, la puanteur de l'air, les blessures qui s'infectent .. Je comprends tout à fait les gens a qui ça a rappelé la guerre du Vietnam même si pour moi la description du paysage et des arbres fait bien plus penser au bayou de Louisiane qu'a un paysage plus exotique.

En fait le seul point que j'aurais aimé voir plus développé dans l'univers est le coté magie. Le roi appose sa marque sur des hommes qui ensuite peuvent utiliser la magie. Au final on ne sait pas vraiment comment ça marche concrètement, il ne semble pas vraiment pouvoir faire de la magie lui même, est-il le seul à pouvoir faire ça? Le fait que les femmes ne soient ni mage ni initiateur est juste par convention sociale ou un vrai fait? Et ensuite une fois mage, est-ce un pouvoir qui demande une connaissance? Demande-t-il de la force?
Bref, on n'a aucune de ces réponses et ça m'a un petit peu frustré je dois dire.

Au niveau du rythme ce n'est pas parfait non plus. La période avant qu'Emily parte en guerre est très longue et finalement il ne se passe pas grand chose si ce n'est nous mettre dans l'ambiance. On aurait largement pu faire sauter au moins une 50ène voir une 100ène de pages tout en gardant l'ambiance à mon avis.
Mais finalement ça ne m'a pas vraiment dérangé. J'ai lu le livre rapidement, j'étais vraiment prise dedans.

J'ai aussi vraiment bien aimé la dernière partie du livre. On nous parle de traumatisme de guerre, de retours à la vie civile et tout les changements que ça implique. Et en plus j'ai adoré le final, il était tout à fait dans l'esprit du livre et il m'a vraiment surprit !

17/20
Autres avis sur ce livre : Apophis,

4 commentaires:

  1. Alors déjà qu'Apo avait largement titillé ma curiosité, toi tu ajoutes une couche XXL avec ta critique!! Et puis Gone with the wind, c'est vraiment pas du jeu un de mes films et livres confondus. Tu dégaine l'artillerie qui fait que je ne peux PAS passer à côté.
    Ma PAL te remercie, moi,...

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    1. Mdr, j'ai vu Gone with the wind il y a un bail, ça doit faire au moins 20 ans, et pourtant ça m'a vraiment rappelé l'ambiance xD
      Je suis sure que tu vas l'apprécier :P

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  2. Je ne connaissais pas mais j'ai vraiment envie de le découvrir après avoir lu ta chronique !

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